Glossaire technique

Les procédés photographiques dits « argentiques » – par opposition aux procédés et technologies numériques apparues à la fin du XXe siècle – sont, accumulés depuis l’invention de la photographie au début du XIXe siècle, innombrables. Nous avons choisi ici de décrire les supports (ce sur quoi sont enregistrées les photographies) et les procédés (ce qui permet d’enregistrer les images photographiques) majoritairement rencontrés dans les collections photographiques aujourd’hui. Néanmoins, pour aller plus loin et pour plus de détails, on se rapportera aux ouvrages suivants : Anne Cartier-Bresson (dir.), Vocabulaire technique de la photographie, Paris, Paris-musées/Marval, 2008, et Bertrand Lavedrine, et al., Reconnaître et conserver les photographies anciennes, Paris, CTHS, 2007.

Nous remercions tout particulièrement Anne Cartier-Bresson pour l’établissement de ce glossaire.

Les termes en gras et pourvus d’une astérisque (*) sont définis dans ce glossaire.

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a
  • Aristotype

    Les papiers pour tirages* dits « aristotypes », du nom commercial donné à ce type de papier par l’un de ses premiers fabricants, regroupe un ensemble de papiers qui ont la caractéristique d’être des papiers à noircissement direct, comme le papier salé* ou le papier albuminé*, mais produits industriellement à partir des années 1880 et jusque dans les années 1930. Pont entre le xixe et le xxe siècle, ils répondent dans un premier temps à la demande croissante de produits photographiques prêts à l’emploi et fabriqués industriellement qui accompagne le développement de la photographie amateur sous les effets de la commercialisation des négatifs au gélatino-bromure d’argent*. Papiers à noircissement direct – donc sans développement –, utilisés pour réaliser des tirages par contact sous châssis-presse avec les négatifs, ils peuvent être reconnu par leur très bonne définition, leurs tons chauds et profonds et la brillance de leur surface, plus homogène que le papier albuminé produit artisanalement. Fabriqués industriellement à grande échelle à partir des années 1890, ces produits permettent l’établissement de firmes dont les plus connues restent encore Guilleminot ou Lumière en France, Ilford en Angleterre. Ayant remplacé le papier albuminé dans les années 1880, l’artistotype est lui-même abandonné au début du xxe siècle. Sa disparition marque la fin de l’usage des papiers à noircissement direct, remplacés par les tirages à développement*.

  • Autochrome

    L’autochrome est le premier procédé photographique produit industriellement permettant de restituer les couleurs. Breveté en 1903 par les frères Lumière, le procédé fut commercialisé à partir de 1907. Relativement complexe, il permettait d’enregistrer le point de vue de la chambre obscure sur un sandwich de plaques de verre renfermant une plaque négative au gélatino-bromure d’argent* et un filtre coloré composé de grains de fécule de pomme de terre. Après développement du négatif devenu positif, l’image transparente sur verre pouvait être projetée à l’aide d’une lanterne magique ou montée en médaillons. Ces images pouvaient être de différents formats mais n’étaient pas destinées à produire des tirages. Le succès public fut grand chez certains professionnels qui produisirent de la documentation (voir la collection commandée par le banquier Albert Kahn), mais surtout chez les amateurs qui purent ainsi, sans changer de matériel, faire l’expérience de la photographie couleur, promesse de longue date de la technique photographique. La production des plaques autochromes cessa en 1931 alors que commencent à être élaborées les premiers films couleurs industriels.

     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Anonyme, après 1907, plaque de verre autochrome, 9,5 x 12 cm ©SFP

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c
  • Calotype (négatif)

    Le procédé dit du calotype fut mis au point par l’anglais William Henry Fox Talbot et breveté en février 1841 à partir du procédé du Dessin photogénique*. Découvrant, après Louis Daguerre en 1837 à propos de son daguerréotype*, l’étape essentielle du développement de l’image latente, Talbot va l’adapter à son procédé sur papier et accélérer drastiquement la sensibilité de ses supports. Cela permet essentiellement deux choses : en premier lieu, le support, sur papier, plus sensible, peut être utilisé de manière plus probante afin d’enregistrer le point de vue de la chambre obscure en quelques secondes ; en second lieu cette manière de faire systématise pour la première fois l’usage du négatif sur support papier, une image en noir et blanc aux valeurs inversées par rapport à la réalité qu’elle reproduit puisque la lumière noircit le papier photosensible qu’elle touche. Ainsi, contrairement au daguerréotype* qui lui est contemporain, le calotype désigne un procédé qui produit une image en négatif* sur papier et qui permet, lorsqu’elle est mise en contact avec une feuille de papier salé* photosensible et exposée au soleil, de produire une seconde image, elle, positive : un tirage. C’est-à-dire une photographie en noir et blanc dont l’échelle des valeurs de noir, blanc et gris est en adéquation avec la vue ou l’objet dont on souhaite avoir une photographie. On peut, de ce fait, à partir d’un seul et même négatif* obtenir une infinité de tirages* positifs. L’usage du calotype – c’est-à-dire de ce procédé négatif sur papier, dont il existera de nombreuses variantes – sera utilisé, principalement en Europe jusqu’à la fin des années 1850. Il sera détrôné par l’usage du négatif verre au collodion* humide.

    Victor REGNAULT - [Portrait de J.B. BIOT, assis tenant un livre], négatif sur papier, 19,4 x 15,5 cm ©SFP
  • Cyanotype

    Le cyanotype est un procédé photographique très simple connu depuis les années 1840 et toujours utilisé de nos jours. Si la photographe anglaise Anna Atkins (1799-1871) l’utilisa pour reproduire par contact des fragments de végétaux qui illustreront son herbier édité à partir de 1843, ou si le photographe français Henri Le Secq (1818-1882) utilisa ce procédé pour exécuter des tirages* de ses négatifs* au calotype*, il est majoritairement utilisé pour la reproduction des plans au trait et notamment par les architectes (qui parlent alors de « bleus »). Il suffit d’enduire au pinceau une simple feuille de papier d’une solution de citrate de fer et de ferricyanure de potassium. Exposée à la lumière sous un négatif, un dessin au trait sur calque ou un objet, la feuille est ensuite lavée et les parties touchées par la lumière apparaissent en bleu, les parties non touchées restent blanches. C’est un des procédés photographiques les plus simples à utiliser. On trouve encore aujourd’hui des kits prêts à l’emploi.

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  • Daguerréotype
     

    Le daguerréotype, dont le nom fut forgé à partir du nom de son inventeur, le décorateur de théâtre français Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851), fut le premier procédé photographique mis à la disposition du public en 1839. D’une mise en œuvre relativement complexe et encore imparfait au moment de sa mise à disposition, le daguerréotype n’en fut pas moins un procédé très populaire, et encore plus à partir de 1843 lorsque son perfectionnement permit son application au portrait, premier domaine commercial investi par la photographie.

    Le daguerréotype est littéralement une plaque de métal (plus généralement du cuivre) sur laquelle une fine couche d’argent métal est rendue sensible à la lumière par des vapeurs d’iode. Isolée de la lumière dans un châssis en bois, elle peut ainsi être disposée au fond d’une chambre obscure (camera obscura) et découverte afin d’enregistrer après plusieurs secondes (plusieurs minutes à ces débuts) d’exposition sur sa surface l’image du point de vue projeté par la lumière filtrant à travers une lentille.

    Le secret du procédé fut découvert en 1837 par Daguerre lorsque ce dernier réalise que si l’image n’est pas visible sur le support immédiatement après son exposition, il faut procéder à une amplification du signal encore invisible et en passer par l’étape essentielle du développement afin de révéler l’image dite latente. Après développement aux vapeurs de mercure l’image est fixée puis lavée c’est-à-dire rendue insensible à la lumière. Le résultat est un positif direct enregistrée sur métal, l’image est visible, parfois difficilement, suivant le miroitement de la surface argentée et d’autre part, c’est une image qu’on ne peut reproduire par elle-même, elle n’est pas issue d’un négatif comme la plupart des procédés modernes qui découleront du calotype*.

    Hippolyte Bayard, Eglise de la Madeleine, vers 1845-1848, daguerréotype ©SFP.

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  • Dessin photogénique (négatif)

    Le dessin photogénique est l’un des tous premiers procédés photosensibles créé dans l’histoire de la photographie. Inventé par l’anglais William Henry Fox Talbot (1800-1877) dans les années 1830, ce procédé consiste à sensibiliser une simple feuille de papier au chlorure d’argent afin que celle-ci noircisse sous l’action de la lumière solaire. D’une faible sensibilité à la lumière malgré tout, et ne nécessitant aucun développement chimique, il fut peu utilisé pour enregistrer le point de vue de la chambre obscure, mais bien plus pour générer ce que l’on appelle des photogrammes, c’est-à-dire des images créées à partir d’objets ou des fragments de végétaux directement posés sur la feuille photosensible pendant l’opération d’insolation. La feuille de papier noircissant directement (noircissement direct) pendant de longues minutes sous l’action de la lumière laisse apparaître, en clair, la silhouette des objets posés sur la feuille. Ainsi, que ce soit dans la chambre obscure ou sous forme de photogramme, l’image qui résulte immédiatement de ce procédé inverse en noir, blanc et gris l’échelle des valeurs de clair et obscur et donne naissance à une image en négatif*. Ce procédé fut abandonné au profit du calotype* inventé par le même Talbot en 1841.

    William Henry Fox TALBOT. [1839-1840. Dessin photogénique], 1960’-1980’. Fac-similé, 20 x 17,1 cm ©SFP
     
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  • Ferrotype

    Procédé photographique monochrome, un ferrotype est un positif direct sur plaque de métal. Il s’agit en réalité d’un négatif dont l’image est perçue comme positive, les grains d’argent composant les parties claires de l’image. Les photographies obtenues sont généralement de petits formats, les plus courants étant la « carte de visite », le « portrait-bijou » ou le « timbre-poste ». Les ferrotypes pleines plaques (16,2 × 21,6 cm) et les vues de paysages sont quant à eux plus rares.

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n
  • Négatif

    Le terme de négatif est utilisé afin de désigner de manière générique un objet photographique transparent, sur support souple comme du film ou du papier rendu translucide, ou rigide comme une plaque de verre, de grande ou de petite taille et qui présente une image dont l’échelle des valeurs, de noir, de gris ou de blanc pour le noir et blanc, ou de couleurs pour la photographie couleur, est inversée par rapport au référent à reproduire (portrait, paysage, objets, etc.). Contrairement aux images directement positives comme le procédé du positif direct d’Hippolyte Bayard (1801-1887) inventé en 1839, ou, plus proche de nous, le procédé Polaroïd développé dès 1948 par l’américain Edwin H. Land (1909-1991), les images négatives sont essentielles dans le processus de production des tirages* photographiques positifs, et ce depuis l’invention par l’anglais William Henry Fox Talbot du calotype* en 1841. Dès lors, une très large majorité de la production photographique s’est organisée autour de cette procédure en deux temps : premièrement, production, souvent en utilisant une chambre obscure ou un appareil photographique, d’une image négative unique enregistrant en échelle de valeur inverse le point de vue de l’appareil. Deuxièmement, après développement, lavage et fixation de ce négatif, production à partir de celui-ci d’une infinité possible de tirages* positifs, soit par contact soit par agrandissement. Le négatif, parfois appelé « cliché » au XIXe siècle, est au cœur du processus photographique moderne jusqu’à l’avènement du numérique à la fin du XXe siècle qui prononce sa raréfaction.

    Hippolyte BAYARD, Statue de femme couchée, 1840-1849, négatif sur papier, 18,6 x 24,1 cm, ©SFP.
         
  • Négatif au gélatino-bromure d’argent

    Afin de remédier aux difficultés d’utilisation des procédés négatifs sur verre au collodion*, les recherches s’orientent dès les années 1860 vers la mise au point de procédés sur verre mais utilisables sous forme sèche. La solution viendra notamment du physicien et photographe anglais Richard Leach Maddox (1816-1902) qui introduit l’usage d’une émulsion de bromure d’argent dans une solution chaude de gélatine. Cette émulsion très sensible à la lumière, reste sensible longtemps après sa fabrication et donc utilisable à l’état sec. Il est alors possible de les produire en série dans des formats standards (monoscopiques ou stéréoscopiques) et de les commercialiser prêtes à être exposées par des photographes professionnels comme amateurs qui peuvent alors s’adonner dès les années 1880 à ce nouveau loisir. Loisir d’autant plus ludique qu’il permet de réaliser des photographies noir et blanc dites instantanées qui fixent les mouvements des êtres et des choses, et ce, même à main levée, c’est-à-dire sans l’usage du trépied indispensable jusqu’alors. Après développement en laboratoire, ces émulsions négatives fines et très sensibles supportent très bien l’agrandissement pour produire des tirages* positifs de photographies, encouragent la miniaturisation des appareils photographiques et la diffusion de la culture photographique dans la société. D’abord produites sur support verre jusque dans les années 1930, ces émulsions furent petit à petit détrônées par leur production sur des supports souples aux compositions différentes et aux stabilités variables : nitrate de cellulose, puis acétates de cellulose et enfin polyester. Ces supports souples permettent notamment de mettre ces pellicules en bobines pour le cinéma ou la photographie.

  • Négatif sur verre au colodion

    Si le calotype* inventé par l’anglais Talbot en 1841 montre sa supériorité face au daguerréotype* par la reproductibilité permise par le système du négatif, en revanche le support papier du négatif l’empêche d’atteindre de véritables performances équivalentes en termes de précision et de rapidité d’exécution. Afin de remédier à ces problèmes, de nombreux photographes tentent depuis la fin des années 1840 de remplacer le support papier par un support verre, certes plus lourd et plus fragile, mais bien plus transparent. Suite au procédé albuminé sur verre de Victor Niépce de Saint-Victor, c’est en 1851 que l’anglais Frederick Scott Archer (1813-1857) publie un procédé qui associe un mélange de nitrate de cellulose, d’alcool et d’éther qui forme le collodion, et une solution photosensible qui adhère ainsi sur une surface en verre. Non seulement le négatif est d’une grande transparence et la surface photosensible d’une grande limpidité, mais encore, lorsque la surface est exposée rapidement après sa préparation, avant que le collodion ne sèche, ce procédé augmente notablement la sensibilité du support et donc la rapidité d’obtention d’une photographie. Le support ainsi exposé est immédiatement développé, fixé et lavé avant que le collodion ne devienne imperméable en séchant. Les tirages d’après ces négatifs sont obtenus par contact (donc de même taille que le négatif) et généralement exécutés sur papier albuminé*. Ne permettant pas de s’éloigner du laboratoire, ce procédé qui reste très artisanal, chaque négatif étant préparé manuellement avant d’être utilisé, sera privilégié par les ateliers de portraits et s’imposera, comme procédé et comme esthétique, dès le début des années 1850 et jusqu’aux années 1880 et la commercialisation des négatifs au gélatino-bromure d’argent*.

    Lucien HERVÉ & Charles PÉRIER, Saint-Cloud, Vue générale [La Commune, 1871, Paris, France], négatif sur verre au collodion sec procédé au tanin, 21x27cm ©SFP.

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  • Papier albuminé (tirage)

    L’usage du papier albuminé pour les tirages* photographiques fut introduit par le français Louis Désiré Blanquart-Evrard (1802-1872) en mai 1850. Très semblable au papier salé*, il en diffère pourtant par l’adjonction dans le processus de sensibilisation d’une couche d’albumine (du blanc d’œuf décanté) à la surface du papier ce qui lui assure brillance et précision. En effet, contrairement au papier salé avec lequel l’image se forme dans les fibres du papier, ici l’image se forme à la surface même du papier. Tirant le meilleur parti des négatifs avec lesquels il se trouve mis en contact pour le tirage, ce papier à noircissement direct – donc sans développement – présente une meilleure définition que les tirages sur papier salé. Il sera utilisé en grande majorité en étant associé avec les négatifs verre au collodion* qui se généralisent au milieu des années 1850 et il sera remplacé petit à petit par des papiers plus sensibles et préparés industriellement comme les papiers dits aristotypes*.

    Oscar Gustav REJLANDER, Prayer, 1858-1860, épreuve sur papier albuminé d'après négatif verre au collodion humide ©SFP.

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  • Papier salé (tirage)

    Le papier salé est utilisé par William Henry Fox Talbot conjointement à son invention du dessin photogénique* dans les années 1830 puis utilisé pour effectuer des tirages* à partir de ses calotypes*. C’est une feuille de papier sensibilisée au nitrate d’argent après avoir été salée au sel de mer. Cette méthode donne à la feuille de papier un aspect mat particulièrement reconnaissable. On utilise le papier salé afin de réaliser des tirages en maintenant négatif et papier en contact dans un châssis-presse et en exposant le tout au soleil pendant un temps qui varie suivant la puissance lumineuse. Le papier salé est un procédé à noircissement direct qui ne nécessite pas de développement. Ses tonalités sont chaudes et l’aspect général du tirage, souvent accentué par le support papier du négatif d’origine, procure à l’image un certain flou. Le papier salé a surtout été utilisé conjointement au calotype et majoritairement en France dans les années 1840 et 1850. Il sera petit à petit oublié au profit du papier albuminé*, plus en adéquation avec l’usage du négatif verre au collodion*.

    Hippolyte BAYARD, Jardin des Batignolles, 1844, épreuve positive sur papier salé d'après négatif papier, 16,9 x 17 cm / 31,5 x 23,5 cm ©SFP. 

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  • Papiers à développements

    (gélatino-chlorure d’argent, gélatino-bromure d’argent, gélatino-chloro-bromure d’argent, etc.) Dès la fin du XIXe siècle commencent à s’imposer les papiers pour tirages* par développement qui viendront remplacer les papiers à noircissement direct (papier salé*, papier albuminé*, aristotype*) qui ont cours pendant une grande partie du XIXe siècle. À l’instar des négatifs au gélatino-bromure d’argent*, les papiers pour tirages par développement sont plus sensibles et nécessitent, après une courte exposition au négatif, soit par contact, soit sous l’agrandisseur, d’être développés dans un bain de révélateur qui va progressivement faire apparaitre l’image enregistrée de manière latente. Les tirages sont ensuite fixés puis lavés à l’eau. Ces papiers produits industriellement, comme les négatifs au gélatino-bromure d’argent, produisent des images aux teintes plus neutres, voire froides, que les papiers à noircissement direct artisanaux produits au XIXe siècle, mais, plus sensibles aussi, ils permettent la production en grand nombre de tirages pour un prix bien moins élevé et s’imposent au XXe siècle.

  • Procédés pigmentaires (tirage)

    Les procédés pigmentaires regroupent un grand nombre de méthodes de tirages des épreuves photographiques qui se basent non pas sur la photosensibilité des sels d’argent (procédés argentiques), mais sur les propriétés d’un très grand nombre d’autres matériaux comme les colloïdes (gélatine ou gomme arabique ) qui, mélangés avec du bichromate de potassium, deviennent insolubles sous l’effet de la lumière. Ces procédés pigmentaires sont explorés dès le milieu du XIXe siècle, et répondent à la problématique de la dégradation souvent précoce des tirages aux sels d’argent. C’est le chimiste Alphonse Poitevin (1819-1882) qui sera dès les années 1850 un des plus grands promoteurs de ces procédés comme le tirage au charbon qui emploie du noir de fumée comme pigment mélangé à de la gélatine. Parmi ces procédés on trouve également le tirage à la caséine, tirage aux poudres ou le tirage à la gomme bichromatée qui enthousiasma les photographes pictorialistes au tournant des XIXe et XXe siècles pour ses possibilités d’interventions manuelles sur le rendu du tirage.

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  • Tirage

    Le terme, hérité de la gravure où il désigne à la fois l’opération qui consiste à presser, en tirant sur le bras de la presse, la plaque gravée et encrée sur une feuille vierge, l’ensemble d’une édition (un tirage de tant d’exemplaire) mais aussi une feuille imprimée dans le lot, se confond parfois aussi comme pour la gravure avec le terme d’épreuve. En photographie, il désigne de manière générique toute image positive produite à partir d’un négatif, qu’il soit monochrome ou en couleur. Ce tirage peut être exécuté soit par contact (en mettant négatif et feuille photosensible vierge en contact) soit, dans le laboratoire, grâce à un agrandisseur qui va projeter à la taille souhaitée l’image du négatif sur une feuille photosensible vierge. Au moment du tirage, les valeurs du négatif s’inversent sur le tirage qui rétablit soit les valeurs de blanc gris et noir, soit les couleurs en fonction du sujet photographié. Les papiers utilisés peuvent être produits artisanalement ou industriellement. Mais la qualité du tirage dépend souvent des usages prévus : travail en laboratoire, presse, édition, exposition, tirage original tardif ou d’époque lorsqu’il est tiré à l’époque de la prise de vue, etc. Ils peuvent être parfois signés, voire numérotés, ou comporter, au dos, des cachets ou autres signatures ou numéros de classement, etc. permettant tout aussi bien de les identifier.